Il y a quelques jours, quelqu'un a
posté un commentaire me demandant si mon blog était mort.
It is
not !
Mon petit espace personnel a juste subi
un long hiatus dû à des circonstances accidentelles incluant
notamment :
- La flemme
- …
Voilà voilà. Circonstances,
circonstances !
Au passage, un grand merci à tous les gens qui m'ont encouragé à continuer ce blog. Ca demande parfois du travail au niveau de l'écriture et du formatage, mais ça m'amuse beaucoup. Parfois la flemme l'emporte, mais heureusement ma poignée de fidèles lecteurs est là pour me faire bosser !
Au passage, un grand merci à tous les gens qui m'ont encouragé à continuer ce blog. Ca demande parfois du travail au niveau de l'écriture et du formatage, mais ça m'amuse beaucoup. Parfois la flemme l'emporte, mais heureusement ma poignée de fidèles lecteurs est là pour me faire bosser !
*
La cathédrale de Cologne |
J'ai quelques trucs à vous
raconter, notamment un voyage en Allemagne épuisant (avec une centaine de gamins et seulement sept accompagnateurs), et la générosité
de mes profs à mon égard à la période de Noël.
Cependant, aujourd'hui c'est le 29 décembre, et il se trouve que c'est un jour un peu particulier. Il y a 3 ans jour pour jour, c'était le moment de mon premier baiser (pour ceux qui me suivent sur Facebook : je vous avais dit que ce pavé serait croustillant).
Alors, ça tombe un peu comme un
cheveu sur la soupe, je suis d'accord. Ceci dit, ce fut un jour assez
spécial pour moi, et il devrait se révéler assez drôle pour vous autres, puisque je me
suis rendu à mon rendez-vous sans une once de l'humour ravageur et
du charme british de l'assurance qui me caractérise aujourd'hui.
Je me souviens du rendez-vous à
Saint-Michel et de mes cinq minutes de retard (allez peut-être dix).
Nous nous étions rendus dans cette délicieuse petite pâtisserie à
Odéon et pendant pas mal de temps, elle m'avait parlé de ses
projets d'avenir dans un jargon d'universitaire que je ne comprenais
encore qu'à peine. Pour la première fois de ma vie, j'avais mis une
chemise parce qu'elle avait mentionné qu'elle aimait bien les mecs
en chemise. Avec le recul, je trouve la chemise pas terrible et la
matière désagréable au toucher, mais bref. C'était une chemise.
Elle me parlait et moi je me tenais là,
silencieux sur ma chaise, l'air faussement détendu, en réalité me
creusant la tête pour trouver quelque chose d'intéressant / drôle
/ génial à dire. Et rien ne sortait, peut-être précisément parce
que je me creusais trop la tête pour essayer de l'impressionner.
More on that later.
Il y a eu un moment de silence, et là
elle m'a demandé : « qu'est-ce que tu attends de moi
exactement ? ». J'ai esquissé un sourire nerveux, et
j'ai sorti « la même chose que toi, j'imagine ».
Puis on s'est pris la main au-dessus de
la table et je me suis dit « today is the day ».
Nom de Zeus ! Il l'a fait ! |
Et puis sous le coup de l'adrénaline, j'ai commencé à trembler de
tout mon corps, tel une personne atteinte de la maladie de Parkinson (je réalise tout à fait le mauvais goût de dire une chose pareille en-dessous d'une photo de Michael J. Fox. Bless him). J'imagine que ça
devait être le résultat d'une combinaison d'excitation et de peur. En fait, je me
demandais si ce que j'étais en train de vivre était bien réel. En
passant par les toilettes, je me suis contemplé dans le miroir et je
me suis demandé comment j'avais bien pu attirer les faveurs d'une
fille dans cet état. Peut-être qu'elle avait pris pitié de moi. Je me suis parlé un peu devant la
glace, comme dans les films (« reprends-toi Alex »),
avant de ressortir des W.C aussi tremblant que j'étais venu.
Finalement on a fait le tour de
Saint-Michel, main dans la main, puis je l'ai raccompagnée et on
s'est embrassés.
Si je vous parle de ça, c'est parce
que j'ai géré ce rendez-vous de manière absolument catastrophique,
un peu comme les autres que j'avais eus avant (et que je ne préfère
même pas évoquer).
La nervosité dans ce genre de situation a un effet pervers sur moi : elle me conduit à essayer
d'être quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus drôle, de plus
intéressant que je ne le suis en réalité.
L'effet que ça a durant mes
rendez-vous ? Soit je parle trop pour ne rien dire, soit je me
tais en attendant de trouver quelque chose de particulièrement
brillant à sortir. Le résultat dans les deux cas : je passe
sûrement pour un gros lourdingue.
Or il se trouve que j'ai récemment eu
une épiphanie : toutes ces qualités que j'essaie désespérément
d'émuler, je les possède déjà.
Appelez
une ambulance ! Crimsy se laisse étouffer par sa modestie !
Hé, pas si vite ! S'attribuer des
qualités que l'on ne possède pas est une chose, savoir reconnaître
celles que l'on a en est une autre. Pendant des années (la période
bénie de mon adolescence notamment), je me suis laissé dire que je
mourrais seul et que personne ne viendrait secourir mon âme
esseulée. Avec une mentalité pareille, c'est sûr
qu'on ne peut pas aller loin dans la vie.
L'expérience qui m'a finalement fait
réaliser ces erreurs de jeunesse n'est autre que la raison d'être
de ce blog : l'assistanat.
Les personnes formidables avec qui je
travaille m'ont fait réaliser que je valais quelque chose, et les
compliments des élèves par derrière ont contribué à cela. Je ne
dis pas que mes amis n'ont pas essayé, désespérément parfois, de
me secouer et de me dire ces choses-là, mais c'est seulement
maintenant que je peux voir des preuves tangibles de ce qu'ils
avancent, que ce soit à travers la boîte de chocolats envoyés pour
Noël par les parents du gamin dyslexique (achetés chez Betty's s'il
vous plaît) ou dans le regard étonné des locaux anglais quand ils
apprennent que je ne suis, en fait, pas du coin, ou dans le sourire
de mes élèves au détour d'une blague bien placée.
Alors voilà, je suis drôle,
altruiste, je parle un anglais particulièrement bon, et je sais rire
de moi-même. Bon, je suis aussi un sac d'os, j'ai un grand nez bossu et
une dent de travers. Mais ça, il va falloir faire avec.
Merry Christmas and Happy New Year to all of you!
______________________
CORNY ARTICLE : OVER
______________________
Tune of the day, to feel the power :