jeudi 13 octobre 2011

We own the night


Jeudi soir dernier, c'était open evening pour les parents du primaire. Le département des langues (et tous les autres) se sont mis sur leur 31 pour faire que les parents aient envie d'envoyer leurs rejetons chez nous en 2012. Exceptionnellement, je reste pour la soirée et aide pour les préparatifs.

C., l'assistante allemande (sympa, drôle, super hot, et déjà prise) et moi devons préparer le "mot de la semaine" dans nos langues respectives. En gros, c'est une illustration qui définit un mot et que l'on doit placarder partout dans le (petit) bâtiment. Nous décidons d'opter pour "le rêve" ("Der Traum", admirez mon deutsch !) et nous trouvons l'image d'une femme qui dort paisiblement, avec une bulle façon BD au-dessus de sa tête, qui contient la même image (une image à l'intérieur d'une image...si vous avez vu Inception, je vous autorise à faire la blague).

Ma mentor trouve ça bien, on imprime en noir et blanc et...on fait les drapeaux nous-mêmes, avec crayons de couleur et tout le toutim. Back to primary school! On aurait pu imprimer en couleur, mais il faut passer par un autre département qui n'aime pas trop que l'on utilise leurs précieuses cartouches. Ceci dit pour être honnête, l'encre pour imprimante est probablement l'un des produits les plus scandaleusement chers de l'univers connu, donc bon.

Nous placardons les affiches un peu partout, puis nous montons à l'étage pour voir comment les choses se passent. Nous tombons sur So. et Sa. mortes de rire devant les affiches. Il se trouve que la dame sur la photo sourit légèrement (bien qu'endormie) et qu'elle a les bras sous sa couette. Je comprends rapidement que nous sommes victimes du phénomène prof de langues = esprit mal placé. C. et moi rions de bon coeur et précisons aux profs que si des parents se plaignent de l'image, on leur dira qu'elle est issue d'une pub pour une chambre IKEA. Ce qui est la stricte vérité. 

Ma mentor nous rassure, l'image est très bien. "We just have dirty minds".

Pendant que j'étais parti chercher des trucs au centre-ville, C. avait bossé sur une carte de l'Europe contenant tous les pays qui parlent allemand, pour mettre sur un panneau devant la porte du département. Elle a aussi amené l'habit traditionnel de l'Oktoberfest. 
"Tu vas le porter ?" je lui demande. Elle me répond "Tu rigoles ? Je vais offenser les parents si je fais ça. Ce truc a un seul but : montrer tes seins. Il faut avoir beaucoup de poitrine pour porter ça". Je baisse les yeux et me retiens alors in extremis de lui faire un compliment sur ses attributs.

Au final, elle suspend la robe du péché au panneau et y ajoute une perruque blonde trouvée au hasard, oui, au hasard, dans la staff room (je n'invente rien).
La soirée approche, les parents viennent visiter le département, personne ne se plaint de la femme qui se masturbe paisiblement sous sa couette IKEA, et nous faisons les poireaux en souriant comme des hôtesses d'accueil, distribuant occasionnellement des "bonsoir" et des "Guten Abend" à des parents parfois timides, parfois souriants, parfois saoulés d'être là.

Au bout d'un moment, C. et moi en avons assez, nous décidons de faire une excursion et de faire notre propre visite de l'école ! On apprend qu'en Angleterre, les gamins (garçons ou filles) ont encore la possibilité d'apprendre la couture et la cuisine, contrairement à la France (j'imagine que ces enseignements ont dû être enterrés par la vague de féminisme de 68).

Quand nous revenons au département des langues, il est temps de remballer le petit buffet qui avait été installé pour les gosses de primaire avec croissants, tartines de fromage et glace à la vanille. Les victuailles font un bref passage dans la staff room, mais il reste trop de choses et So. ramène les restes, et m'offre une baguette au passage. Baguette qui sortait tout droit de chez Tesco et qui était emballée dans ce plastique, qui garde le pain mou mais le fait tomber en miettes. J'en ai mangé deux morceaux au petit déj' et elle a fini a la poubelle. 

Oh well. C'est l'intention qui compte.


 Tune of the day :


2 commentaires:

  1. Ahh, les baguettes Tesco !
    Et non, les profs de langues n'ont pas tous l'esprit mal tourné : je connais une collègue pure et sage.... ou pas... bref...

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  2. "Well, who gives a damn about the prophets of Tesco ?"

    Et sinon, moi je connais une prof d'allemand (allemande) qui se serait sentie insultée qu'on résume son pays à l'Oktoberfest...

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