mercredi 12 octobre 2011

Hey! Teacher! Leave them kids alone!

J'avoue qu'écrire ces longs pavés me fatigue un peu, alors je vais vous résumer mes deux premières semaines de boulot plutôt que d'essayer de vous relater mes aventures passées en détail. Comme ça je m'en débarrasse et je peux m'amuser à écrire des billets plus courts comme l'article précédent tout en vous tenant au jus des développements récents.

Right kids. Let's begin.

Ma première semaine fut une semaine "d'observation". Comprenez, se tenir debout, un peu gêné, devant toute une classe de gamins qui vous regardent avec des yeux grands comme des soucoupes, et se présenter en français en faisant attention de bien détacher les mots et de bien articuler. Puis passer dans les rangs pour aider les gosses et corriger des travaux.

C'est aussi être victime d'une certaine gêne quand votre mentor essaie de calmer sa classe en disant : "Silence ! Nous avons un visiteur, et je ne veux pas qu'il pense du mal de vous !".
Merci bien, maintenant la classe est silencieuse et je me tiens planté là comme un idiot, les bras croisés sans savoir quoi dire. "Grrr, je suis super énervé et je pense du mal de vous !"

Awkward.

Mais être assistant de français c'est aussi se faire dire par des filles de quatorze ans que je ressemble à Robert Pattinson. True story. Au moins je suis sûr qu'elles écouteront en cours, vu les "awwww" pas très discrets que j'ai provoqué en parlant français.

Définitivement une tactique à tester sur les anglaises de mon âge. Haem.

En gros j'ai un peu fait le tour de toutes les classes, mais au final je finirai par ne travailler qu'avec la moitié d'entre elles. Tant mieux, parce que ça fait déjà énormément de prénoms à retenir !

À la fin de la semaine, j'ai reçu mon emploi du temps. Premier constat, ma mentor s'est cassé la tête pour me laisser un jour de libre, qui sera le vendredi ! Je suis vraiment chouchouté, et pour cause : il semble que l'assistant précédent était incompétent et savait à peine parler français, et c'est sûrement pour cette raison que tout le monde a l'air si content de m'avoir avec eux. Sans compter les compliments que je reçois constamment à propos de mon accent et de mon niveau d'anglais.

Ouais, donc dans ces moments-là t'vois, j'essaie de garder la tête froide mais...c'est difficile (la preuve, j'utilise l'expression "garder la tête froide"). Sérieusement ceci dit : je suis super fier de tous ces compliments, et ça fait du bien d'avoir la bénédiction pour se la péter un peu, pour changer.^^

Deuxième constat : la moitié de mon temps sera consacrée à aider les Year 12 et Year 13 (les deux années précédant le bac) en sessions personnalisées, avec un ou deux élèves (ça dépend de leur niveau de français). C'est bien, parce que la journée est divisée en six "periods" d'environ une heure chacune (sauf la second period, qui dure 25 minutes et est en général consacrée aux "assemblies", un concept qui n'existe pas en France) et que chaque cours de soutien me prend seulement 20 ou 30 minutes à chaque period. C'est moins bien parce que ça me laisse avec un emploi du temps gruyère et que j'ai intérêt à me trouver des occupations entre les cours.

Et là vous avez envie de dire : "oh le pauv'chou !" avec toute l'ironie du monde. Et vous avez raison.

Lundi matin, j'ai été brutalement plongé dans le bain en faisant un remplacement : ma mentor devait emmener sa fille à l'hôpital (elle va bien, ne vous en faites pas) et j'ai été laissé avec une classe de trente Year 10. Je leur ai fait la leçon indiquée par So. en faisant un peu d'humour sans pour autant me laisser marcher dessus, et je n'ai pas eu à faire de discipline à part pour les faire taire quand leurs camarades lisaient. En plus, beaucoup d'entre eux étaient très bons. Marvellous.

Ça s'est sérieusement gâté à l'heure suivante. Sept élèves de Year 9, seulement sept. Et c'était l'enfer, on aurait dit qu'ils étaient tous atteints d'hyperactivité. Et insolents en plus de ça. J'ai réussi à les tenir pendant vingt minutes, après quoi So. est revenue, me délivrant de cette malédiction ! Mon avis sur la question est que So. n'est pas prise au sérieux par ces monstres, alors forcément je ne le suis pas non plus. Un prof plus autoritaire dès le départ aurait sûrement eu plus de succès, mais So. n'est pas à blâmer, ils sont simplement horribles.

Le reste du lundi et ces deux derniers jours ont été bien plus calmes. J'ai eu quelques sessions "one-to-one" avec les Y12 et ils ont tous l'air très motivé.
La prononciation est pour la plupart bonne, mais les mauvais réflexes anglais persistent. C'est bien normal, mais ma mission est de les éradiquer (les mauvais réflexes,pas les anglais). Pour ça, j'écris parfois les mots en phonétique au tableau en écrivant l'équivalent du mot français en sons anglais. Par exemple "accueil" devient "ah-kuh-ee". Et ça marche (en plus c'est marrant).
J'explique aussi que s'ils prononcent le n à la fin de "un", on risque de croire qu'ils veulent dire "une". Comme ils ont un exam oral à la fin de l'année, je fais de mon mieux pour les exhorter à prendre en note tout ce que je dis.

Bref, la vie de prof en herbe, c'est quand même cool. Le prochain article sera dédié à la soirée portes ouvertes de l'école, qui a eu lieu jeudi dernier. J'ai beaucoup d'anecdotes hilarantes à ce sujet...stay tuned !

An obvious choice :


1 commentaire: